Le prix Nobel de physiologie et médecine a été attribué à Hall, Rosbach et Young pour leurs travaux sur les mécanismes moléculaires du contrôle des rythmes circadiens par l’horloge biologique interne, chez la drosophile.

L’horloge principale de l’homme, portée par les noyaux suprachiasmatiques, règle les rythmes circadiens corporels. Ils sont altérés par certaines situations comme le décalage horaire, que nous abordons ici.

Après un vol transméridien vers l’ouest (Paris-Martinique, décalage horaire 5h) le cycle veille-sommeil (sommeil autorisé de 22h30–06h30) a été analysé par actimétrie de poignet (Actigraph monitor, Cambridge, Royaume-Uni) chez 24 volontaires (10 hommes, 14 femmes, 51,2±2,2 ans) pendant 3 nycthémères en Métropole et 2×3 nycthémères en Martinique (M1 : J1–J3 ; M2 : J4–J6). L’ajustement au nouveau lieu de séjour a été étudié sous placebo vs zopiclone (7,5mg les deux premiers soirs, 12 sujets).

Sous placebo, la durée du sommeil est plus courte après le décalage horaire au cours de J1–J3. La zopiclone augmente la durée du sommeil au cours de J1–J3 sans effets résiduels négatifs sur le niveau de vigilance. L’acrophase du rythme activité-repos et du rythme de la température rectale (Tre) se resynchronisent plus vite (en M1) que sous placebo (en M2). Les relations de phase entre ces deux rythmes se normalisent aussi plus rapidement.

La désynchronisation entre l’horloge interne et les indicateurs temporels du nouvel environnement est responsable des troubles du sommeil pendant les 3 premiers jours qui suivent un décalage horaire. La prise de zopiclone permet de contrecarrer ces effets et accélère l’ajustement des rythmes biologiques au nouvel environnement.

La désynchronisation de l’horloge interne induit des troubles des rythmes circadiens (du sommeil, de Tre, de l’activité) qui sont longs à se normaliser. L’induction du sommeil peut accélérer leur réajustement.

Présentation dans le cadre de la session du Club de neurologie de l’environnement.